Tout est allé très vite sur la fin de la résidence, les tournages se sont enchaînés et je n’ai pas pu tenir le journal correctement… Je le fais à rebours et en condensé donc… De la maison de Lise Deharme, en passant par la recherche de l’épitaphe du chat Charmant ; à l’après-midi dans la salle du cadastre de la mairie en compagnie de Kévin Laussu, Maïder Noguerra, Sylvie Cazaux et Enzo (stagiaire de 3ème) ; en passant par la répétition et le concert de l’Harmonie à la Maison des Arts et Loisirs et par la finalisation des tournages avec le Conseil Municipal des Jeunes…
C’est reparti pour un mois de montage de toute cette matière filmique.
Rendez-vous les 27 et 28 janvier à partir de 14h au Café Scène de Montfort-en-Chalosse (programme complet à venir).
J’avais rendez-vous chez M. Georges Simonet (ancienne maison de Lise Deharme). Nous avons échangé (sans caméra) sur sa vie dans cette maison, ses recherches, ses souvenirs et sur mon projet de microscopique, afin de faire connaissance. C’était un moment assez beau, installés dans le salon un peu frais de sa grande maison, un moment suspendu, un peu lunaire, tôt le matin. M. Simonet m’a donné l’autorisation de filmer dans la semaine – un jour de beau temps – les extérieurs de la maison pour le film en cours autour de Lise Deharme.
Le tournage que je devais faire avec l’école primaire de Montfort-en-Chalosse a été annulé alors que la Scène Déménage et moi-même avons essayé de le mettre en place à chaque phase de résidence. Dommage.
Je me suis rabattue sur la mise en place de mon super travelling “low cost et de compétition” que m’avait fabriqué Fred Maire pour un autre film il y a quelques années. J’ai eu cette fois-ci envie de l’amener à Montfort pour filmer les maisons de René Ladeux… Le mouvement du travelling s’accorde harmonieusement avec les maisons courbes de cet architecte.
MERCREDI 14 DÉCEMBRE
Madame Quitterie Lajus m’a donné l’autorisation de filmer, au sein du centre de Montpribat, les parties conçues par René Ladeux. Cela m’a permis de saisir l’agencement des divers bâtiments les uns par rapport aux autres. Depuis octobre, mon regard s’est aiguisé sur l’oeuvre de René Ladeux, je reconnais ce qui est de lui ou pas. J’ai été vraiment frappée par l’intelligence avec laquelle chaque génération de bâtisseurs de Montpribat a respecté la précédente tout en l’augmentant : René Ladeux a construit certaines parties en s’harmonisant avec le château initial. Jean Gerbaud a construit, avec le concours de l’architecte Didier Rebeyrol, le reste, en respectant le château et les maisons Ladeux.
J’ai imaginé que les carrelages mosaïque du hall d’entrée étaient un clin d’oeil contemporain aux mosaïques réalisés par l’artisan Magagnolli pour René Ladeux dans les années 60. Magagnolli, dont Lucette Camescasse se souvient, il était son voisin… peut-être même est-ce lui qui avait réalisé la mosaïque du Café des Sports que tenait Lulu ?
Cette attention et finesse dans l’architecture de Montpribat à travers les siècles et les années, m’ont beaucoup touchées. J’espère que le propriétaire actuel de Montpribat a le regard averti pour se rendre vraiment compte de cette belle transmission architecturale. Je croise fort les doigts pour cela.
Ensuite j’avais rendez-vous avec Annie-Claude Moresmau pour réaliser avec elle une topographie humaine d’un espace commun. Un tournage bien agréable et instructif qui poursuit le tissage des liens entre les films, entre les gens, entre les années.
En fin d’après-midi, Maurice Gassie est très gentiment passé au local pour m’apporter les informations que je lui avais demandées sur le kiosque et l’histoire de Montpribat. Ces informations feront partie de son prochain livre sur Montfort qui paraîtra en mars 2023 normalement.
Et enfin, avec certain.e.s jeunes du Conseil Municipal des Jeunes de Montfort, nous avons poursuivi l’élaboration du film débuté avec eux en octobre dernier. Tournage à la nuit tombée, les pieds dans la boue, à la fontaine des 100 marches et sur le stade d’entraînement. René, membre du conseil municipal et accompagnateur, se demande bien comment nous allons pouvoir faire un film cohérent avec tous ces plans inventés par les jeunes. Pour ma part, je veille, et je sais que nous arriverons à un film intéressant au final. Je ferai tout pour que ce soit le cas car je suis ravie de travailler la microscopique avec ces jeunes adolescent.e.s qui contribuent à la vie du village au même titre que les adultes.
De façon plus générale, cette semaine, je sens que je suis dans ma dernière ligne droite, je resserre mes demandes, cible les manques pour certains films, suis contrainte de refuser certains sujets que je n’aurai pas le temps de traiter et tente de clôturer cette présence extérieure en douceur.
Difficile pour les Montfortois.e.s de comprendre que la microscopique ne cherche pas à être exhaustive ni “publicitaire”, qu’elle fait avec ce qui est là au moment T. C’est une partie qui raconte “un peu” du tout mais vraiment un peu. Et déjà ce “peu” fait que je fais exploser le temps imparti de la résidence qui était censée s’arrêter le 18 décembre. Or, les montages de la vingtaine de films en cours vont m’occuper à plein en janvier. Ce n’est pas très raisonnable mais je déteste laisser les films rêvés inachevés et ne pas tenir les engagements tacites que j’ai passés avec chaque personne filmée.
Je suis frappée par les langues qui se délient, en off, sur la complexité du réel de Montfort (et d’ailleurs). En creux, j’en déduis que ce qui a été dit “face caméra” est une réalité un peu “nettoyée” des aspérités de la vie. La relation de confiance en documentaire demande toujours plus de temps, même si j’ai eu la chance de faire une “résidence longue”, elle est encore trop courte.
Ma troisième et dernière phase de résidence artistique à Montfort-en-Chalosse a débuté samedi 10 décembre avec la projection de 3 films à l’EHPAD des Cent Marches de Montfort. Les résident.e.s de l’EHPAD ont pu visionner la bistroquette, l’arnaque des 100 marches (dans sa dernière version) et la répétition. C’était un vrai plaisir d’écouter les commentaires et réactions spontanées des spectateurs.trices durant les projections et à la fin. Marie Lilith Obé de Radio Mont-de-Marsan était présente.
Hier (tant qu’il ne pleut pas), avec Françoise Bourgon, nous sommes parties en tournage dans Montfort afin de filmer (ou re-filmer mieux) les maisons conçues par l’architecte René Ladeux. Ce film prend des proportions assez vertigineuses depuis que j’ai rencontré le fils adoptif de René Ladeux, Jean Gerbaud, et que ce dernier m’a mise en relation avec Kévin Laussu, historien de l’art de Dax. Nous avons pu rencontrer certain.e.s propriétaires actuels des maisons mais pour l’instant personne n’a conservé les plans initiaux des maisons signés René Ladeux… La recherche et le dialogue avec Kévin Laussu sont passionnants et assez chronophages… Je me dirige vers un film en deux temps : un premier film sur René Ladeux pour fin janvier et peut-être ensuite un film plus approfondi si je trouve une production possible à l’issue de ma résidence.
Aujourd’hui, j’ai prévu d’aller filmer au musée de Chalosse pour le film avec Jeanine Berilhes en cours de montage. Le local est ré-investi, le chauffage fonctionne et je pense que je vais passer plus de temps là cette semaine afin de poursuivre les divers montages en cours. A suivre donc…
J’ai passé la matinée en compagnie d’une partie du Conseil Municipal des Jeunes. Cette fois-ci nous avons filmé dans un lieu de leur choix et le groupe était plus restreint qu’en octobre (à ma demande). C’était très agréable et amusant de travailler la question du territoire avec eux.elles. Il y a des chances que nous réussissions à faire un film microscopique avec le CMJ en toute fin de résidence finalement.
Et pour finir j’avais rendez-vous avec Geneviève Vinciguerra pour donner consistance au film autour de Lise Deharme que je constitue au fil des tournages.
J’ai 15 petits jours pour me concentrer sur les montages de certains films qui sont prêts à être mis en forme, mais sans espoir de les avoir tous terminés pour fin décembre. On commence à cogiter à une projection finale fin janvier afin de rester réaliste. Merci à tous ceux.celles qui m’ont donné de leur temps et de leur énergie pour construire peu à peu ces films en devenir. A bientôt
Journée dense avec 3 tournages différents : avec Maïder Noguera à la mairie car elle a pris en charge, avec beaucoup de persévérance et de motivation, la recherche des permis de construire des maisons conçues par René Ladeux sur Montfort-en-Chalosse et elle m’en a fait le récit… ; puis avec Lucette Camescasse car j’avais deux questions supplémentaires pour elle dont elle s’est sortie avec brio, tout en me racontant une troisième anecdote qui est tellement chouette que je risque fort de devoir modifier le film “l’arnaque des 100 marches” ; puis avec Patrick Darriguade, agriculteur à Pomarez qui avait envie de participer au projet de la microscopique après la projection de lundi dernier. Nous avons parlé agriculture traditionnelle en Chalosse et agriculture bio, c’est une autre perception du territoire qui m’intéresse bien.
A force, à force, ce n’est pas une vingtaine de films que je vais avoir à terminer mais une trentaine… quand je dis que dans l’infiniment petit, l’infini est immense, c’est pas des blagues !
Démarrage de la journée par un tournage sur la partie nord de la voie verte (palombes, forêt comestible, canards en batterie,…). Départ ensuite vers Nousse au nord-est de Montfort-en-Chalosse pour rencontrer et filmer Christophe Arribehaute. Pour terminer en soirée par un tournage, à la Halle aux grains, d’une partie de la répétition de l’Harmonie de Montfort-en-Chalosse qui m’a ouvert ses portes très chaleureusement. L’Harmonie prépare le concert de la Ste Cécile qui aura lieu le 17 décembre prochain à la Maison des Arts et Loisirs de Montfort…
samedi 29 octobre 2022
Première rencontre avec les 18 jeunes du Conseil Municipal des Jeunes au QG de la microscopique. Chacun.e a apporté sa pierre à la carte géographique dédiée au CMJ en repérant et notant sa maison, en indiquant ensuite les lieux où ils.elles aiment aller dans le village. Je leur ai proposé de jouer au jeu des formes et l’affichage du QG s’est étoffé en moins d’une heure 🙂 Nous avons créé un fil whatsapp pour rassembler les petits films que les jeunes se sont engagés à faire durant mon absence lorsqu’ils.elles passent du temps dans les lieux où ils.elles aiment aller. Nous nous retrouverons en novembre pour faire le point sur ces films, voir si nous réussissons à faire un montage de ces films seuls ou si nous allons ensemble filmer sur un de leurs lieux préférés.
Je termine ainsi ma première session de résidence à Montfort-en-Chalosse et m’apprête à entrer dans la phase de montage des rushes de ces 15 derniers jours intenses. Petit à petit je mettrai les films achevés en ligne sur ce site. Et nous organiserons autour du 21 novembre une projection de ces films à Montfort-en-Chalosse. Merci aux habitant.e.s de Montfort-en-Chalosse pour tous ces regards et contributions apportés au projet de la microscopique, c’est riche et passionnant. A suivre…
Aujourd’hui, j’ai commencé par filmer un portail vers Guimont (Nord), un portail seul dans un champ de ferme… c’est le 3ème que je découvre… un portail au milieu d’un espace vaste, qui ne semble servir à rien et qui pourtant joue un rôle imaginaire fort… En filmant le portail, j’ai fini par entrer en dialogue visuel avec un chien de ferme, des poules, une silhouette à bord d’un tracteur…
Puis nous avions une réunion avec La Scène déménage et la mairie de Montfort-en-Chalosse durant laquelle nous avons fait un point d’étape. Mon rdv de tournage de l’après-midi a été reporté au dernier moment, j’ai donc bifurqué ce que je prévoyais de filmer mercredi à aujourd’hui…
J’ai enchaîné par le tournage des plans réalisés par René Ladeux en 1960 pour une maison à la forme originale, toujours vers Guimont.
Puis, descente vers le sud de la commune pour filmer la maison de Joël Hayet, charpentier, ainsi que les quelques maisons conçues par René Ladeux que je n’avais pas encore filmées. L’une d’elle reste introuvable alors que Joël Hayet l’a indiquée lors de son interview vendredi dernier… J’y retournerai…
J’avoue être un peu perplexe sur la nécessité de se déplacer constamment en voiture pour filmer… C’est la première microscopique qui se déroule ainsi et j’avoue que cela me frustre un peu… Impossible de marcher le long de ces routes Sud-Nord/Est-Ouest qui me paraissent étroites et très fréquentées par les voitures tout au long de la journée.
Du coup, j’ai fait le chemin vers la Fontaine des 100 marches, découvert le terrain de rugby, filmé les bambous et les jeux de lumière du lavoir. Des enfants comptaient au loin les marches et m’ont dit qu’il y en avait 138 et pas 100…
Retour au local pour sauver les rushes du jour et j’en ai profité pour passer quelques appels téléphoniques afin d’organiser les tournages de la semaine et ceux du mois de novembre.
Je pars à présent essayer de filmer le coucher de soleil dont m’a parlé Lulu Camescasse la semaine dernière.