Après “Fables – misapi” (autour de Jean de La Fontaine) et “ruines ou comment rendre visible l’invisible en suivant la licorne” (autour des ruines romaines de la ville), voilà le dernier volet du triptyque réalisé sur Château-Thierry.

Et comme son nom l’indique, nous avons clôturé notre découverte de la ville par le château !

avec Gaëlle Bourges, Zeph Maire et Julie Vuoso. Et la participation de Marjolaine Jouannetaud, François Blary et les habitant.e.s de la ville.

avec Stéphane Monteiro et Michel Assier-Andrieu à la prise de son et mixage ; Clément Yzerman (Otus productions) à l’étalonnage.

filmé à Château-Thierry en septembre 2020 dans le cadre d’une 3ème résidence de création à l’échangeur-CDCN.

production association Os

coproduction l’échangeur-CDCN Hauts-de-France

filmé à Château-Thierry, du 09 au 14 septembre 2019, monté entre mars et juin 2020.

En septembre 2019, nous sommes revenues en résidence de création à Château-Thierry avec Gaëlle Bourges et Julie Vuoso. Cette fois-ci, nous avions un ingénieur du son sur une partie du temps de résidence (le luxe !) : Stéphane Monteiro.

Nous avons travaillé autour des ruines romaines de la ville. Surtout dans le quartier des Vaucrises et un peu aux Blanchards.

Nous avons retrouvé certains protagonistes du premier film, notamment Josette Vasseur. Et nous en avons rencontré d’autres… comme Marjolaine Jouannetaud (archéologue au service d’archéologie de la ville de Château-Thierry).

Le montage du film a été fait durant la période de confinement due à la pandémie de covid19. Petite ironie de la vie de monter un film qui s’appelle “ruines” en ce temps obscur… Similitudes aussi entre la chute de l’empire romain et le temps présent…

Voici le 2ème du film du triptyque de Château-Thierry.

Quelques mois plus tard, le montage de Fables est terminé. Au passage, j’ai rajouté le sous titre “misapi” qui provient d’un proverbe congolais évoqué par Natacha, une habitante du quartier des Blanchard de Château-Thierry.

Voici le 1er du film du triptyque de Château-Thierry.

En juin 2018, pendant que je travaillais sur le montage de Fables misapi, j’ai accueilli Oihan Hargain pour son stage de 3ème. Oihan avait envie de devenir journaliste sportif. Autant dire qu’il n’était pas tombé exactement au bon endroit pour son stage. Mais bon… Durant son stage, je lui ai proposé de faire une recherche sur le Congo et d’écrire un article sur ce sujet pour venir compléter le film. Voici ci-dessous son article.

La découverte du Congo

La région du fleuve Congo est la dernière partie d’Afrique qui n’a pas été visitée par les explorateurs européens. Depuis le XVème siècle les explorateurs européens ont navigués dans l’estuaire du fleuve Congo, envisageant de remonter les chutes et rapides qui commençaient à seulement quelques 160 kilomètres de l’embouchure, et ensuite voyager sur la rivière jusqu’à sa source inconnue. Tous ont échoué. En raison de nombreuses chutes d’eau et rapides impossibles à franchir.

De plus les conflits réguliers avec les indigènes empêchent les explorateurs de visiter cette contrée africaine inconnue. Mais la principale raison de cette impossibilité à franchir la frontière congolaise sont les nombreuses maladies tropicale inconnues.
Ce n’est qu’en 1867 que le Congo est exploré, non pas en traversant l’embouchure du fleuve, mais en passant par la côte orientale de l’Afrique. Cette expédition est menée par un journaliste explorateur Stanley. Ce dernier a ainsi résolu le dernier mystère de la découverte de l’Afrique. Il a aussi ouvert l’Afrique centrale au reste du monde. Il écrit plusieurs articles décrivant toutes les choses à savoir sur ce territoire tout juste exploré.

Les deux Congo

Actuellement il y a deux types de Congo, le Congo Brazzaville qui est une ancienne colonie française composé de l’actuel Gabon et de la république du Congo de 1882 à 1906, puis uniquement de l’actuelle République du Congo. La capitale est Libreville jusqu’en 1904 puis Brazzaville.
Et le Congo Kinshasa (une ancienne colonie belge anciennement dirigée par Léopold II) qui s’est révolté dans les année 60 et a déclaré son indépendance le 30 juin pour devenir la République Démocratique du Congo.

La colonisation du Congo Kinshasa par Léopold II

En Belgique, le monarque constitutionnel Léopold II, second roi de Belgique après son père Léopold II, petit fils de Louis-Philippe 1er, roi des Français, veut faire entrer son pays parmi les grandes puissances coloniales européennes. C’est pour cela qu’à plusieurs reprises, il tente des projets d’achats de colonies en Chine, au Vièt-Nam, au Japon ou sur les îles pacifiques -principalement aux îles Fidji-. Hélas, le gouvernement belge commence d’abord à résister à toutes ces suggestions, voyant l’acquisition d’une colonie comme un moyen de perdre une grosse somme d’argent et de n’en recevoir que très peu en retour.

Cependant, le monarque finit par obtenir des appuis financiers dans la conquête du Congo, ce qui lui permet de missionner le célèbre explorateur du Congo Stanley avec l’accord du gouvernement belge mais aussi des officiers chargés de passer des accords avec les indigènes .
C’est le 15 novembre 1884 qu’a lieu la conférence de Berlin qui marque l’organisation et la collaboration européenne pour le partage de la division de l’Afrique de l’Ouest, c’est à cette occasion que le roi Léopold II s’approprie le Congo. À ce moment-là le Congo n’appartient pas à la Belgique, il appartient à Léopold II lui-même.
Après cette conférence, Léopold II s’est lancé dans l’exploitation du caoutchouc au Congo. Pour agrandir sa production, le roi de Belgique étend son territoire en tuant les propriétaires s’opposant à son expansion territoriale. C’est avec cette envie de richesse que Léopold II décime environ 15 millions de personnes ce qui représente la moitié de la population congolaise.

L’indépendance de la République du Congo (ex Congo-Léopoldville) est proclamée le 30 juin 1960 avec Joseph Kasa-Vubu comme Président et Patrice Lumumba comme Premier ministre. Le pays partage son nom avec celui de la République du Congo à l’ouest, une colonie française ayant gagné son indépendance en 1960 également ; elles sont distinguées par le nom de leur capitale : Congo/Léopoldville et Congo/Brazzaville.

Malgré la proclamation de l’indépendance politique, le nouvel État ne dispose que de peu d’officiers nationaux, et des officiers étrangers restent en place en l’attente de la formation des élites nationales.
Le 5 juillet 1960, l’armée (la Force Publique) basée à proximité de Léopoldville se mutine contre les officiers blancs et attaquent différentes cibles européennes. Il y a de nombreuses exactions, dont des meurtres et des viols. Ceci cause une grande inquiétude, car 100 000 Européens vivent au Congo, la plupart dans la capitale, et cet événement brise la crédibilité du nouveau gouvernement qui se montre incapable de contrôler sa propre armée.
Ceci conduit immédiatement à une intervention militaire au Congo par la Belgique pour assurer la sécurité de ses citoyens. Le retour des forces militaires belges était une violation claire de la souveraineté du nouvel État, l’aide de la Belgique n’ayant pas été demandée.

La région du Kantaga proclame son indépendance. Cette dernière est la région la plus riche du Congo car on y exploite de l’Uranium, du diamant, du cuivre… A sa tête Tshombe -un ennemi de longue date de Lumumba-.

Soixante-sept jours après sa prise de pouvoir, Lumumba est démis par le Président Kasa-Vubu. Lumumba, à son tour, essaye vainement de destituer Kasa-Vubu. Lumumba est dès lors placé en résidence surveillée à la maison ministérielle du Premier ministre. Peu après ce dernier s’échappe et prend la direction de Stanleyville. Mobutu lançe son armée à sa poursuite. Lumumba est finalement rattrapé. Ce dernier est emmené dans la savane hors de la ville. Le convoi s’arrête à côté d’un grand arbre. Trois pelotons d’exécution ont été également amenés, commandés par un officier belge. Un autre officier commande le peloton d’exécution. Lumumba et deux de ses compagnons issus du gouvernement sont alignés contre l’arbre et exécutés. Le Président Tshombe et deux de ses ministres assistent aux exécutions successives. Les corps des trois individus sont ensuite coupés en morceaux, trempés dans de l’acide et brûlés.

En 1965, Joseph Mobutu prend le pouvoir avec l’accord des pays occidentaux, qui le voient comme un rempart contre le communisme en Afrique. Il instaure un parti unique, à l’exclusion de toutes les autres formations politiques.
De nos jour la dictature y est toujours présente les Congolais sont exploités par les internationalistes pour leur matières premières très importantes pour le fonctionnement des téléphones, pour la société en général.

Oihan Hargain

Un nouveau territoire entre dans la microscopique : celui de Château-Thierry. Et plus particulièrement 3 quartiers de la ville : les Vaucrises, Vignotte et Blanchard.

Ci-dessous la note d’intention de Gaëlle Bourges (artiste chorégraphique) qui explique un peu le projet que nous avons mené durant une semaine. Une semaine pour tourner et monter un film de 52 minutes, autant dire que c’était très intense. Sensation d’avoir traversé une sacrée aventure humaine. Autant avec Gaëlle Bourges et Julie Vuoso qu’avec les habitants rencontrés. Partir de Jean de La Fontaine pour découvrir l’histoire du Congo, ce n’est pas rien.

Le film est un pré-montage réalisé pour la projection publique de fin de résidence. Une vraie période de montage serait nécessaire pour construire réellement le film.

filmé entre le lundi 23 et vendredi 27 avril 2018 à Château-Thierry

projection publique le samedi 28 avril 2018 à la médiathèque de Château-Thierry

note d’intention de Gaëlle Bourges

Projet de rencontres & film autour des fables de La Fontaine
En partenariat avec L’échangeur – CDCN Hauts-de-France, Château-Thierry

Gaëlle Bourges, artiste en résidence longue à L’échangeur – CDCN Hauts-de-France depuis
2016, accompagnée de Julie Vuoso (comédienne), propose de mener l’enquête à Château-
Thierry : sous l’oeil et la caméra de Claire Ananos (réalisatrice), l’enquête tentera de consigner
sous forme de dialogues filmés ce qu’inspire la mémoire de Jean de La Fontaine dans la ville,
notamment dans les quartiers Blanchard, Vaucrises et Vignotte.
Quel impact ont le musée, les aménagements sculptés des ronds-points, le nom de certaines
rues ou boutiques de Château-Thierry sur ceux qui y vivent ?
Est-ce que les habitants connaissent certaines fables du fameux écrivain ? Si oui, lesquelles ?
Et si non, quelles histoires analogues aux fables de La Fontaine circulent dans leurs
imaginaires, et depuis quelle culture d’origine ?
Pour entrer en contact avec les habitants des différents quartiers, Gaëlle Bourges et Julie
Vuoso performeront dans l’espace public une ou plusieurs fables sous forme de saynète, afin
d’attirer les passants et d’ouvrir un dialogue cordial et fécond. Claire Ananos enregistrera les
interactions entres les habitants et les performeuses, puis fabriquera un court documentaire
présenté à la fin de « l’enquête » – sorte de cartographie microscopique du rapport d’une ville
et de ses habitants aujourd’hui avec un homme du 17e siècle.

http://www.gaellebourges.com/

http://www.echangeur.org/