le 30 août 2017, à 20h30, Salle Barétous Roncal à Arette

5 ans après la création de La Microscopique, la mairie d’Arette propose de présenter ce travail lors d’une soirée.

Pour les personnes qui n’ont pas du tout suivi ce projet, voici un petit historique :

La microscopique est un projet de télévision de création documentaire à échelle microscopique.

“création documentaire”

car même si les films peuvent ressembler à des reportages journalistiques par leur format court, la démarche de réalisation est différente :
une démarche documentaire prend le temps de la réflexion et ne cherche pas à donner une fausse exhaustivité, une fausse objectivité, au sujet filmé.
De plus, le point de vue de la réalisation est assumé, libre et sincère, il ne joue pas à être objectif, neutre ou faussement innocent.
Faire de la création documentaire, à mon sens, c’est être au plus près de la vie, sans simplifier la réalité, sans la caricaturer, sans chercher à informer absolument.
C’est davantage de l’ordre d’une rencontre, d’une mise en relation entre les êtres humains (celle qui réalise, ceux qui sont filmés, ceux qui regardent les films).

“à échelle microscopique”

car j’ai un caractère à trouver du merveilleux et du foncièrement passionnant dans les moindres petites choses de la vie. Mes sujets ne sont pas ce qu’on appelle généralement “un sujet”, un truc clairement percutant, original, qui sort de l’ordinaire.
Je fais la démarche inverse : mettre en lumière ce qu’il y a de percutant, de singulier et d’attachant dans l’infiniment ordinaire, quotidien.

Cette télévision est née en 2012.

Durant l’été, j’ai réalisé une quarantaine de films courts dans Arette et je les ai mis en ligne au fur et à mesure de leur conception. Dans l’idée de créer un rendez-vous quotidien avec les Arettois.
Les temps de tournage et montage étaient tellement longs que le rendez-vous quotidien était exclusivement sur le site internet.
J’aurais adoré pouvoir mener aussi des projections régulières en plein air au coeur du village, sur la place de l’église par exemple, où les passants et villageois pourraient se retrouver, partager ce moment ensemble et discuter, passer un bon moment.
Je n’en ai pas eu le temps, c’était le premier essai de ce projet.

J’ai ensuite poursuivi ce projet dans d’autres lieux en France et en Belgique.
Là, il y a eu des soirées de projection et effectivement c’était chouette d’avoir des retours immédiats sur les films, mais aussi de constater que des discussions émergeaient entre habitants d’un même lieu suite à la diffusion des films.
Les films constituaient une sorte de loupe sur le quotidien des habitants et cela leur donnait du grain à moudre sur leur propre vie, ils pouvaient échanger leurs remarques, se rencontrer, partager leurs conceptions.

Si le projet pouvait s’étaler sur plusieurs mois, il serait possible de créer peut-être réellement des rendez-vous habituels, d’envisager une organisation plus pérenne.
J’adorerais tenter l’aventure, c’est vrai, et voir si ça peut générer du mouvement à l’intérieur du lieu exploré.

Mon questionnement principal pour réaliser les films était :

Comment chacun habite un territoire ?

Comment le territoire nous habite ?

En changeant de lieu de réalisation des films, j’ai constaté la pertinence de mon questionnement. Il suffit de regarder les films tournés à Arette et à Bagnols-sur-Cèze pour s’apercevoir que forcément le territoire nous fait appréhender notre réel différemment.
A Arette, tous les esprits (même ceux qui n’ont pas vécu le séisme) sont marqués par le tremblement de terre de 1967 qui a détruit le village. A Bagnols-sur-Cèze, les Bagnolais me parlaient de leur résidence datant du XVIème siècle et avaient des considérations historiques et archéologiques sur leurs demeures…
Forcément, ça a des conséquences sur les caractères, les manières de faire et de voir la vie au jour le jour.

Pour la soirée de présentation du 30 août, j’avais d’abord envisagé de sélectionner quelques petits films réalisés en 2012 et de les diffuser pour créer ensuite un débat.
Mais la microscopique a évolué et sa conceptrice aussi… J’ai envie d’essayer autre chose, quelque chose qui soit nouveau pour moi et qui permette à chacun de s’approprier ces films autrement qu’en 2012.
Du coup, je suis en train de monter un film d’une heure à partir des 40 films tournés en 2012. Avec l’idée d’immerger le spectateur dans la vie du village.

Revoir et retraverser tous ces films est un vrai plaisir. J’espère le partager avec vous le 30 août… et peut-être que s’il fait beau, on pourra mettre en place une projection en plein air…? Qui sait ?